les ouvrages juridiques
A côté des grands usuels et des encyclopédies, la production éditoriale en droit fait une large place aux ouvrages didactiques
Plus orientés vers l'enseignement, ces ouvrages ont une visée pédagogique et servent principalement à la formation des étudiants.
Parmi les ouvrages que vous serez amenés à pratiquer tout au long de vos études, citons d'abord les manuels. Leur utilisation est indispensable pour préparer les TD et étudier plus avant les questions et notions présentées en cours.
Ils sont organisés selon une structure méthodique qui s'efforce de suivre le cours (tête de chapitre, partie, sous partie, etc. ).
Dans chacun de ces ouvrages on trouve au minimum une table des matières, un index thématique et des références bibliographiques qui invitent l'étudiant à prolonger ses lectures.
Certains « grands manuels » ont acquis une dimension de traités. Leur ancienneté et la haute réputation de leurs auteurs font qu'ils ne sont plus désignés que par le patronyme de ceux-ci : « Le Gicquel » « Le Pactet » « Le Mazeaud », etc !
Certains manuels se prêtent davantage à un usage de cours car plus adaptés au déroulement du cursus. :
Soyez attentif à la façon dont est organisée l'information dans les ouvrages que vous consultez. Dans un manuel (« grand » ou « de cours »), l'information repose sur une présentation méthodique : tête de chapitre, section, partie, sous partie, etc.
Exemple avec la reproduction de cette table des matières
Dans cet autre exemple on distingue clairement le découpage des différentes parties : chapitre, section, partie, sous partie. Alors que le chapitre constitue le niveau supérieur, la sous-partie évoque un point particulier découlant des parties précédentes (ici, 1- Le doit public)
Un autre genre de manuel est le précis. Il apporte clarté et « précision » sur une partie spécifique ou sur une matière autonome au programme.
Ainsi il existe un « précis Dalloz » consacré à cette notion particulière du droit civil que sont les régimes matrimoniaux
De même il existe un précis consacré à la branche du droit public qu'on appelle le droit de la fonction publique
Comme vous l'avez remarqué, l'éditeur Dalloz a voulu distinguer deux séries au sein d'une même collection en utilisant des couleurs différentes pour la couverture : rouge pour le droit privé, bleu pour le droit public. Pour un usager étudiant, cela fait partie des techniques éditoriales à connaître. Ne serait-ce que pour gagner du temps au moment de rechercher dans les rayonnages !
Précis ou Manuels ? Disons pour schématiser que le premier n'aborde qu'une question spécifique de façon ramassée, alors que le second, sans être exhaustif (ce qui est le cas du traité) se veut un bon condensé d'une matière ou d'une branche du droit.
Petit exercice de comparaison. Ce premier ouvrage, « Droit institutionnel de l'Union européenne » est un manuel.
Sur la quatrième de couverture de l'ouvrage reproduite ici, on peut lire « Le présent ouvrage a pour objet d'exposer les éléments essentiels du droit de l'Union européenne dans son volet institutionnel, normatif et contentieux ». Un thème dominant est abordé sous plusieurs aspects
Voici à présent un ouvrage intitulé « Contentieux communautaire ».
Il s'agit d'un précis (c'est écrit sur la couverture !) dans la mesure où, nous dit la quatrième de couverture ci-dessous : « La règle communautaire ne peut donc plus être ignorée. Mais il faut également connaître les voies de droit qui y donnent accès et en garantissent l'efficacité »
Ce précis est consacré à un seul aspect du droit communautaire : le contentieux
Le traité revêt une dimension plus scientifique que les manuels. Davantage que ces derniers, ce sont des ouvrages où l'auteur fait part de ses théories et de sa vision critique du droit.
Son contenu est largement développé, et les matières traitées de façon plus approfondie que dans les manuels. Le traité peut s'intéresser à une branche du droit ("Leçons de droit civi") ou des thèmes plus précis ("Traité de contentieux administratif"). A son propos, on peut parler d'exhaustivité.
A l'image des "grands manuels", le traité est souvent associé au nom et à la réputation de "grand(s) juriste(s)" acquise par leur(s) auteur(s). On parlera ainsi du "Marty et Raynaud".
Si un manuel ou un précis de droit administratif fait rarement moins de 400 pages, un traité consacré à la même matière peut tenir en 2 volumes de 600 à 800 pages chacun. A l'image de ce « Traité de droit administratif » de Yves Gaudemet (tome 1 : droit administratif général ; tome 2 : droit administratif des biens).
Mais un traité peut compter plus de deux volumes comme le Traité de droit civil ci-dessous (sous la direction de J. Hestin, 14 volumes).
Sans parler des trente et un volumes pour un traité du 19ème siècle consacré au Code Napoléon ! C'est pourquoi les traités sont plus adaptés à une recherche ponctuelle qu'à un travail de cours.
Très prisés des étudiants, on peut les qualifier de « manuels de révision » car ils aident à la mémorisation d'un cours. Ils présentent la matière de façon condensée et mettent en relief les notions essentielles.
Ainsi, dans le contenu du livre, cet éditeur nous annonce "une synthèse claire, structurée et accessible"
Dans ce même ouvrage, on trouve, page 4, le rappel de toutes les séries proposées par l'éditeur, dont les noms sonnent comme autant d'indications d'approches synthétiques : "Panoramas" "Abrégés", etc.
Ici, en quatrième de couverture, cet éditeur nous promet que son « Aide mémoire » permet « une assimilation rapide de la matière »
Mémentos ou aides mémoire ne fournissent pas de vastes explications mais des plans détaillés clairement présentés.
Sur trois pages et demi, ce livre sur les institutions judiciaires nous présente ainsi succinctement une définition et une classification des différentes juridictions
Un mémento ne saurait se substituer au manuel de référence voire aux notes de cours, qui doivent rester vos supports privilégiés.
Le mémento, qui fournit des connaissances schématiques, ne sert qu'à à simplifier les révisions et est à utiliser de façon pertinente, quelques jours avant l'examen pour se remémorer l'essentiel !
Pour votre propre culture professionnelle aussi bien que pour les besoins de vos recherches en bibliothèque, il est important de connaître les grands éditeurs juridiques dont vous retrouverez la trace dans toute la documentation que vous serez amenés à exploiter.
La bibliothèque parisienne Cujas, spécialisée en droit, propose sur son site un intéressant descriptif de principaux éditeurs de ce secteur :
http://biu-cujas.univ-paris1.fr/principal/guide/editeurs/%E9diteur1.htm
Un autre lien existe également sur le site de Légifrance :
